TEXTES
Voici une sélection de textes en français qui vous donnerons un aperçu de mon style. Mon écriture est plutôt poétique, imagée ou introspective. L'esthétisme et l'ambiance occupe une place majeure dans chacune de mes créations.
Entre les lignes
Entre les lignes, lissées d'apparence
S’est glissé dans le script un manque d'éloquence
Chercher l'ennemi de pixel sonore
En bleu pour l'emprise, en noir pour la prose
Trou noir, CAC 40, nébuleuses, effet off-shore
Tout ce qui nous échappe, tout ce qui nous effleure
Brouiller les pistes à perdre le nord
Imagé dans le style, acide pour la forme
Entre les lignes, un signe explicite
A fixé les limites et planté le décor
Atomes et satellites, marketing et misanthropes
En bleu pour l'emprise, en noir pour la prose
Cracher dans le vide, hurler à la mort
Pour tout ce qui nous cible, tout ce qui nous effleure
L’oiseau
Tout en bas les sublimes, les admirables
Puis les gens et les villes, les détails
Je vous laisse à vos vies civiles
Du haut de mon arbre
Si mes plumes font moins virils
Elles font aussi plus sage
Je vous vois de haut comme on voit venir de loin
Je me tue de votre eau
Je me tue de votre air
Tant que les pigeons meurent idiots
Ce n’est pas votre affaire.
Si aux hommes poussaient des ailes
Ils tomberaient de haut
On en trouverait près des poubelles
A picorer le caniveau
Je vous méprise de haut, cela vous va si bien
Le désert avance
Il n’est plus là
T’à délaissée, tu as laissé faire
Tu accuses le coup, les coups du sort, les sortilèges
Mais c’est pas ça
A quoi tu rêves
Quand t’es pas là
Regarde toi
Faillait se taire, fallait s’y faire
Les mauvais coups, les courants d’air qui mène vers
D’autres que toi
Mais c’est pas ça
Qu’est-ce que tu cherches
Il n’est plus là
C’est une arme que cette idylle a pointée sur toi
Et d’avance, tu le savais bien
Que le désert avance, le désert avance
Et tes larmes imbéciles n’y changeront rien
A s’en mordre les mains
Le désert avance, le désert avance
Tu es comme une île avec autour plus rien
Ne le vois-tu pas, ne le sent tu pas
Que le désert avance
Et comme révérence
Il n’est plus là.
Ne t’enlève à la nuit
Marcher dans les rêves
Passer comme ombre
Porter les séquelles
De retenir l'aurore
Le silence se perd
A des milles à la ronde
Sous les pavés de la veille
La douceur des décombres.
Au plus froid de l'hiver
Par-dessus l'épaule
J'ai marqué au fer
Le vert de tes yeux
Pour que rien ne l'étiole
Et ne t’enlève à la nuit.
Marcher dans les rêves
Et déchirer les mots
En lambeaux dans les airs
Et la pâleur de ta peau
Le long des réverbères
Laisser pourrir le temps
Un morceau de lumière
Pour danser au néant.
Au plus noir de l'hiver
De tes mains qui s’érodent
Incendier les rivières et défaire
Les tons monochromes
pour qu'ils ne t’enlèvent à la nuit.
La barrière des gestes
Tu te rappelles
La barrière des gestes
Postés aux fenêtres
Les ruelles inertes
et le règne des forets
C’était l’hiver
C’était l’été
On fuyait comme la peste
De se toucher
Du bout des lèvres
voir tout disparaitre
ne plus s'aimer
et un rêve apparaitre
le monde d'après
mais un monde similaire
Nous attendait.
Varech
Un soir de septembre
On regardait mourir l’été
Le long d’une plage des Landes
Devant l’océan démonté.
Tu disais l’air te manque
Qu’on ne peut plus respirer
Pris dans les méandres
Du varech à nos pieds.
Forêts denses et sombres
De broussailles et d’acier
Épaves et corps s’allongent
Sur le rivage, échoués.
Tu disais c’est comme les anges
Et qu’on ne sait jamais
Pris dans les méandres
Du varech, enlisés.
Insignifiante
Le regard par terre, hésitante
Ne pas se laisser faire
Un pas en arrière, puis devant,
J’aurai les yeux ouverts à cent ans.
L’effet contraire, entraînant,
Incite à s’y faire,
A figer la lumière en noir et blanc
Comme quand j’étais belle à vingt ans.
J’aurai l’émissaire, l’envoyé du temps,
Lui, qu’il aille en enfer.
Je me ferai discrète, insignifiante
Pour revoir l’hiver et les loups blancs.
Insignifiante.
Delft
Pour qu’elle se profile et qu’elle sorte de l’ombre,
Il ne faut jamais rien dire de peur qu’elle ne se sauve
Et c’est à peine qu’on la devine
Que déjà elle ose
Prendre la lumière, le temps, puis la pause
De ses lèvres qui invitent à ses yeux qui prétendent
Sa vertu n’a de mise que dans ses mains qui attendent.
Le temps peu se suspendre, autour de son turban
Qu’elle porte en gloire de ne l’avoir ôté avant
Elle a damné les sages, évincé ses rivales,
Réduit l’espace entre elle et la toile
La scène se passe de mots et mélange les couleurs
Il était une fois à Delft ou ailleurs
Western
Quelle étrange romance, cette fille
Aux songes de vengeance et chevrotine.
Dans l'écrin de ses mains, l'épine.
Quand elle se sent trop seule elle imagine
Emilie rêverait de prendre le monde en duel
Dans un désert, un western
Elle aimerait s'en prendre à la terre entière
Dans un western lunaire.
Dans les limbes, labyrinthes des villes
Emilie résiste et se faufile.
S'évapore son corps, l'énigme
Elle attend de lancer l'offensive.
Emilie rêverait de prendre le monde en duel
Dans un désert, un western
Elle aimerait s'en prendre à la terre entière
Dans un western lunaire.
Aral
Aral est dans l'air Et je reste là.
D'aussi loin que reviennent les rêves de toi.
Qu'est-ce qu'il reste que poussière n'est pas ?
Recouvrir la lumière des restes de toi.
Figé dans les ambres, dans les ombres d'autrefois.
Figé dans les ambres, figé dans les ambres.
Mais qu'est-ce qu'il reste ?
Pense à moi mais, pense à moi mais
Pense à moi mais, va.
Accélère
Par le boulevard écartelé
J’ai pris la contre-allée
Qui mène jusqu'au jour d’après, j'ai parsemé
Des débris d’instantanés, éparpillés
Dernière danse sur les décombres.
Sur le macadam du bas coté
J’ai laissé tomber
L’oriflamme d'un corps glacé, abandonné
À l’aube, le monde d’après n'est pas arrivé
Révérence pour l'hécatombe.
J’accélère, en trombe
Sous les décombres
Du belvédère, les ombres s'allongent
Les réverbères fendants les cœurs
Et la pénombre
A tombeaux ouverts, ce gout étrange.
J’accélère
L’asphalte tremble
Un gout d'éther envahit la chambre
Dans la nuit claire j'accélère
Sans retour arrière
Les ombres s'allongent
J’accélère.
La chute
Je suis celui qui s'éclipse
En lunatique exil
Dont voici la missive
J’ai laissé tout ce que j'ai pris
Oubli systématique
D’un cœur mécanique
Odyssée d'une chute libre
Chronique annoncée du vide
En sursis hypothétique
Et j'étais, et j'avais, mais savais, rien
D'air en mise en scène,
Uni-formaté système
Qui n'est pas le mien
SOS a laissé sur répondeur
Faut pas le dire, faut pas le voir, faut pas le cœur
Odyssée d'une chute libre
Chronique annoncée du vide
Irréversible.
Animal
A se briser les ailes, jusqu'à s'effondrer
Comme un animal a la chaîne, alimentaire.
Séquelles modernes des conditionnés, à remplacer.
Il n’y a pas de rêveurs libres.
Pas de rêveurs libres
Pour les corps éphémères
En geste salutaire
A rêver d'autres vies.
A casser les vitrines
Et bousculer l’ordinaire, incendiaire
A brûler les comptines
Mais dansez mademoiselle
En rêves artificiels.
Il n’y a pas de rêveurs libres
Pas de rêveurs libres
Mais dansez mademoiselle
Ne vous souciez de rien.
Avril
Si avril est dans le cœur
Indélébile
Si avril est assassin
Sans mobile
Petite fille, tu cherches un chemin
Pourvu que l'un d'eux te ramène.
Déserter les rues et les cours d'écoles
Qui cicatrisent
Ecorcher nos songes de ton prénom
Pour qu'il existe
Petite fille, sage et tranquille
N'oublie pas de revenir
Alicia
Alicia s’endort
Quand on lui dit qu’elle est belle
Hautaine elle s’en moque,
Débraillée dans les cocktails.
Voile en elle
Impossible d’y voir dedans
Fait semblant
De voir le feu qui nous surprend.
Alicia adore
Mélanger la poussière
Provoquer à la ronde
Et se faire aimer à l’envers
Voile en elle
Imprécis et là pourtant.
Incendiaire,
A mis le feu qui me surprend.
Névrose
Congénères
Instables et sous contrôle
Dans les veines
L’animal humain rôde.
Si tu ne me retiens pas
J’ai peur que ça revienne
Un incontrôlable instant
Sauvage et violent
En moi s'impose.
Jungle urbaine
De mal être en névrose.
Concurrentielle
Un homme en chasse un autre.
Si tu ne me retiens pas
J’ai peur que ça revienne
Un incontrôlable instant
Sauvage et violent
En moi implose.
Belle américaine
La belle américaine que je suis de loin
M’attire et ma rappelle que je ne serai pas là demain
Mes souvenirs à la chaîne se feront lointains
L’excuse incertaine écrite à la main
Que tu liras blême un peu l’air de rien
De ceux qui sourient à peine et à qui ça va bien
Ma belle américaine m’ouvre
Les yeux recouverts de sable fin
C’est étrange et superbe tandis que toi
Tu ne vois plus rien
Miami me veille en bohème endormie
Aux jours sédentaires, nomade des nuits
Il aurait fallu pour te plaire, te fuir aussi
Je me suis pris au piège, cru voir le destin
D’une belle eurasienne et des lignes de ses mains
j’ai juré de tout perdre et ne regrette rien
Ma balade américaine se fout
De donner des nouvelles, en mal, en bien
Cette étrangère superbe semble me voir
Et me tend la main
Tokyo
Tokyo, mon cœur
le vent et l’air
ne sauront plus quoi faire
tant son emprise enferme.
Confondant l’heure
le soir demeure
mon départ imminent
me tiraille à l’intérieur.
Vol sur le Pacifique
pas sûre de revenir
mon courrier se perd
à mesure que mes lettres
s’obstinent à revenir.
Tokyo a peur
loin de son fleuve
pour peu qu’il le ramène
sur les bords de son lit.
De loin la ville
me désigne étrangère
l’occidentale affaire
a fait parler l’empire.
Garde moi un exil
sur Lost Airways
pour ce qu’il reste à faire
et ce que l’on a déjà pris.
Les lumières artificielles
Les lumières artificielles et pénombres
sont mes sentinelles
mystérieuses et gardiennes de l’ombre
suivantes et fidèles, pour combattre avec elles
mes fantômes.
J’ai apprivoisé bien tard
dans l’angoisse de mes nuits
le monstre du placard
et ceux cachés sous le lit
Les lumières artificielles se confondent
à se prendre pour le ciel
aveuglantes elles ensorcelles
de poudre aux yeux ceux qui veillent
puis s’endorment.
Il y a des ombres étranges
et des bruits de nulle part
qui se partagent ma chambre
quand ils sont plus forts dans le noir.
Déjà vu
Déjà vu, déjà obsolète
déjà vu deux cent fois la cassette
déjà vu, ailleurs ou en rêve
déjà vu, rien à voir peut être.
Disparue sans laisser d’adresse
disparue par le train express
dissolue, écran noir sur elle
disparue, une nuit américaine.
Déjà vu, déjà obsolète
déjà vu, rien à voir peut être.
Déjà vu encore, un soir
déjà cru encore, revoir.
sur fond noir, son regard
disparu encore
son corps, déjà vu encore.
Transe Sibérienne
Ombres et lumières dansent aux fenêtres
des trains voyageurs de la steppe
s’effacent les villes et les visages
sous la glace le fer de son sillage.
Nul n'arrête et n'inverse
le sens des planètes.
Nul ne sème et ne freine
la courses des comètes.
Nul ne rattrape guère
le temps qu'il nous reste.
Nul n'apaise et retient
le vent des tempêtes.
Nul ne sait ce qu'il advint
au-delà des promesses.
Et tandis qu'accélère l'express
la nuit me rappelle à elle.
Et tandis que s'éloigne l'express
dans l'hiver irréel.
Millions d’années
M’arrêter ici
En instantané
Un instant donné
Déjà reparti
Finalement lassé
Et tout laisser ici
Tout ce que j’ai donné
Tout ce que j'ai repris
Tout ce j’ai promis
que je n’ai pas fait
Sans raisons données
M'arrêter ici
Et laisser tomber
Ce que je n’ai pas compris
Ou pas su écouter
Tout ce que je n’ai pas dit
Ou bien trop parlé
M’arrêter ici
Et recommencer
M’arrêter ici
Et puis m’en aller
L’évidence
Quel est l’autre
Mais quel est donc celui
Qui d’évidence,
Me remplace
Par celle, éprise
Pense à elle
Et a aucune autre
Qu’elle
Surveillance
Et de garde jour et nuit
Pour le surprendre
S’il la délaisse en délit
Fais gaffe à elle
C’est un ordre
Tel quel
Spleen
Dans mes idées noires, en suspend.
Dans mes idées noires
je redescends.
L'araignée du soir m'attend.
Balancer les corps en dérive et tenus à un fil.
Et danser dans le noir, danser dans le noir.
Dans la toile des pensées, j'ai tout oublié.
Et toucher tôt ou tard le fond.
L'araignée du soir, m'attend.
Vertigo
Améthyste dans le cœur
Versatile dans les gènes
Humanoïde affaire
D’un vertige intérieur
Vertigo
C’est une part de moi dans l'ombre
Deux visages qui s'opposent
Qu'on ne peut retenir
Chute libre intérieure
Immobile apesanteur
Et pour l'envers du décor
Les chants de Maldoror
Vertigo
Pour qu'enfin le masque tombe
Et que ce propage l'onde
Qu’on ne peut retenir